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Récits d'aventures en Hautes Terres

 

 

honni soit qui mal y pense

C’était un de ces petits matins d’automne de l’an de grâce 1361, entre chien et loup, pluvieux, morne et glacial qui vous transperce les os. Les premières lueurs de l’aube commençaient à peine à troubler la fausse quiétude de la nuit et Saint Angeau se réveillait paisiblement aux bruits de la basse-cour, lorsque, subitement, du chemin de ronde, retentit un hurlement : « Aux armes ! Aux armes ! ». La sentinelle n’en croyait pas ses yeux : étendards claquant au vent, profitant de l’obscurité d’une nuit sans lune, Thomas de la Marche s’était discrètement approché du château pour y mettre le siège. L’affolement général gagna prestement l’enceinte du fort car aucun d’entre nous n’était prêt au combat. La surprise fut totale et l’attaque foudroyante car soudain, porté par la bise, un ordre aboyé en anglais parvint à nos oreilles. Catapultes et trébuchets firent bientôt siffler leurs lourds projectiles, pendant que des tours d'assaut s'avançaient vers nos murailles. Thomas de la Marche, seigneur de Nonette et d’Auzon, Grand Bâtard de France, fils illégitime du regretté roi Philippe VI de Valois et frère de notre suzerain Jean II de Valois, dit Le Bon, venait de nous trahir pour rejoindre l’Anglois !
      Passés les premiers moments d'égarement, j’organisais prestement la défense. Ithier de Malecombe, mon capitaine, plaçait ses hommes selon leurs aptitudes au combat. Les plus vaillants, s’activaient aux créneaux, préparant de longues fourches qui serviraient à repousser les échelles adossées au parement, les plus anciens à l’abri des meurtrières pour y décocher leurs flèches, les manants se pressant aux énormes chaudrons remplis d’huile qu’il fallait chauffer de toute urgence. Le choc de l’affrontement fut d’une violence inouïe et nombreux compagnons d’armes passèrent en ce jour de vie à trépas mais finalement l’assaut put être contenu. Le siège qui s’en suivit dura neuf mois, neuf longs mois de résistance acharnée pendant lesquels la disette emporta les plus faibles, les vieillards et autres marmousets. Mais Saint Angeau tint bon.